Fontanès lors du partage de 1173
Etymologiquement, le toponyme “Fontanès” vient du latin “fons, fontis, c’est-à-dire source, fontaine. Historiquement, la première citation concernant le village remonte à 1080 : “Iterius de Fontaneto” (iter : faire route, voyager).
Voici les différents noms de notre village au cours des âges cités dans le Bulletin de La Diana tome VI – 1891-1892 : 1173 Fontanesium, 1174 Fontenium, 1225 Fontaneto, 1246 Fontaneis, 1267 Fontaneys, 1290 Fonteys,1330 Funtaneys, 1348 Fontaygnesio, 1361 Fontangneys, 1384 Fontaygneys, 1550 Fontanes, 1554 Fontaney, 1583 Fontanez, 1733 Fontanais, à partir du XVIIIème siècle Fontanès.
La forteresse de Fontanès était dressée sur un éperon entre le Forez et le Jarez et dominait un vaste mandement qui s'étendait au nord jusqu'à Saint-Denis-sur-Coise et Châtelus. Il englobait Saint-Christô-en-Jarez, siège d'un important prieuré.
Le fief de Fontanès est identifié depuis au moins le XIème siècle. Le château est attesté depuis 1090 par la présence de sa garnison de chevaliers, entre autres Etienne de Salamar et Gilbert de Fontanès. Ce dernier n’était pas seigneur, ni même co-seigneur, mais avait simplement pris le nom de la place où il devait le service d'estage, c’est-à-dire le service de garde du château dû par un vassal à son suzerain.
Le suzerain en était l'archevêque de Lyon, possesseur de tout le Jarez situé dans le Lyonnais.
Partage du Lyonnais
Mais à cette époque, le Lyonnais a un “gouvernement” bicéphale, c’est-à-dire que le pouvoir temporel est partagé entre un laïc, un comte qui s’intitule Comte de Lyon et de Forez, et un religieux, l’archevêque de Lyon. Cela signifie que les droits et redevances de toutes sortes sont partagés par moitié entre le comte et l’archevêque. Situation complexe, car le Lyonnais appartient alors au Saint Empire romain germanique, et le Forez est une terre féodale alliée du roi de France !
Une cohabitation pacifique ne pouvait perdurer et elle prit fin lorsque deux personnages énergiques et d’envergure ne purent se satisfaire de cette situation ambiguë : le comte Guy II et l’archevêque Héracle de Montboissier.
Après de nombreuses années de luttes acharnées, de désordres et de guerres, ils furent obligés d’avoir recours à l’arbitrage du roi Louis VII, conduisant en 1173 à la signature du traité dont voici un extrait (traduction) :
Au nom de notre Seigneur Jésus Christ, pour que la paix perpétuelle soit établie entre le Seigneur Guichard, archevêque de Lyon, et Guyon, comte de Forez, échange a été fait de commun consentement. ....
Saint - Héand et ce que l’archevêque pouvait avoir à Chevrières ont été cédés au comte. Châtelus et Fontanès sont dans les limites comtales, sauf l’obéance (la paroisse) de Grammond que l’église se réserve. ....
Ceci fut fait l’an de l’incarnation de notre Seigneur mil cent septante trois.
Fontanès fut donc placé sous la suzeraineté du comte, avec Châtelus, Saint-Héand, La Fouillouse et La-Tour-en-Jarez. En revanche le comte abandonnait plusieurs places comtales, telles que Saint-Chamond et Montagny. Le traité de 1173 a été signé par Guichard, archevêque de Lyon (successeur de Héracle de Montboissier) et Guy II, appelé aussi Guyon.
L’église de Fontanès est une annexe de celle de Gramond donc dépendant de l’archevêque de Lyon. Ce lien de sujétion laisse penser que l’église de Fontanès était d’origine castrale, c’est-à-dire appartenant à un château. C’est ainsi que Fontanès appartenait à la fois au Forez “politiquement” et au Lyonnais “religieusement”
Les noms imprimés en bleu indiquent les biens cédés ou dont la possession est reconnue au comte.
Les noms imprimés en rouge indiquent les biens cédés ou dont la possession est reconnue à l'église.