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Fontanès en 1450, d'après l'armorial de Guillaume Revel

Au milieu du XVième siècle, Charles Ier, duc de Bourbon, tient les rênes du Forez et souhaite faire à ses amis, et surtout à ses ennemis, la démonstration de sa toute puissance. Et pour cela, rien de mieux que d’établir un armorial. Mais pour Charles Ier, il ne s’agit pas seulement de faire un armorial classique, c’est à dire d’illustrer une liste de ses sujets avec leurs blasons ; il demande à Guillaume Revel de dessiner toutes les villes et places fortes sous sa juridiction en les plaçant dans leur espace ! Autrement dit de rendre compte pour chacune de leur taille respective, de leurs fortifications, des ponts, du nombre d’églises ... !
 
Donc, vers1450, Guillaume Revel, héraut d’armes (un  héraut d'armes est un officier de l'office d'armes, chargé de faire certaines publications solennelles ou de porter des messages importants) du duc Charles 1er de Bourbon, réalisa “l’Armorial d’Auvergne, Bourbonnais er Foreszt”  recueil d’armoiries, mais aussi de vues de villes, bourgs et châteaux. Il semble qu’il ait suivi un itinéraire régulier pour visiter les lieux qu’il voulait dessiner puisqu’à la page 457 figure le “CHATIAU de FONTENEES”, juste après celui de “SAINT TEON” (Saint-Héand).

L’implantation du site dans un relief accidenté apparaît nettement sur le dessin. Le château se situe immédiatement au-delà de l'église. L’ensemble permet de développer les différents éléments du castrum de Fontanès.
Celui-ci se compose d’une haute enceinte quadrangulaire aux courtines crénelées. Les angles sont pourvus de 4 tours carrées surmontées de hourds et d’une toiture à 4 pentes.
Comme l’explique  Viollet le Duc, le hourd  est un ouvrage en bois, dressé au sommet des courtines ou des tours, destiné à recevoir des défenseurs, surplombant le pied de la maçonnerie et donnant  une saillie très favorable à la défense.  Les hourds étaient faciles à mettre en place en quelques heures en cas de troubles, et démontables tout aussi rapidement une fois le calme revenu.                                                              
Les tours portent des bannières aux armes des ducs de Bourbon et comtes de Forez. Quelques rares ouvertures de tirs percent la base de ces tours et défendent l’accès de la contrescarpe (pente extérieure du fossé).Cette enceinte est doublée d’un profond fossé. Une seule porte permet d’accéder à l’intérieur de la fortification. Elle est surmontée d’une tour carrée semblable aux tours d’angles et couronnée de hourds de bois. Une bretèche (pièce de fortification avancée et crénelée) percée d’une ouverture de tir et une barbacane renforcent la défense de la porte. Cette dernière est accessible grâce à un pont-levis franchissant le fossé au tablier partiellement mobile. L’intérieur de l’enceinte est occupé par un haut donjon quadrangulaire dans l’axe de la porte. Deux étages sont marqués par la présence de larges fenêtres à croisées alors qu’un étage défensif muni de hourds couronne le sommet de l’édifice. De chaque côté du donjon se trouvaient deux corps de logis formant avec lui l'une des habitations seigneuriales du château. Sur la partie droite du dessin figure un très long bâtiment doté de 2 fenêtres à meneau et de cheminées. Il est permis de penser que le premier logis englobant le donjon était réservé au Comte et que le second bâtiment revenait aux Saint-Priest. Ce fut d’ailleurs ce seul logis, presque en ruines que cette famille vendit aux Liotaud vers 1685. Enfin, les toitures d’une demi-douzaine de maisonnettes apparaissent serrées entre le rempart, le donjon et le grand bâtiment.
Au début du XVIème siècle fut construite l'église de Fontanès, dans l'angle oriental du château, entre la   porte et la tour est. Le château n'avait pas d'église et dépendait de la paroisse de Grammond, mais on peut penser qu'il existait une chapelle dont l'emplacement n'est pas précisément connu.
Quelques maisons sont implantées le long du chemin d’accès qui aboutit à la porte et constituent un embryon de faubourg. Elles présentent le stéréotype habituel des pages foréziennes de l’Armorial : construction à un étage couverte d’un toit de tuiles à 2 pentes, avec une fenêtre à meneau sur chaque pignon, 2 ouvertures carrées sur les goutteraux  (le mur gouttereau est le mur portant une gouttière ou un chéneau terminant le versant de toiture et recevant les eaux par opposition au mur pignon) et une cheminée à mitre*.
 
Que reste-t-il de cette forteresse ?
Rien … ou presque ! Le village de Fontanès se développe en terrasse sur le versant est de la colline supportant le château, en contrebas de l'église. On peut penser que l'organisation du parcellaire conserve encore largement les formes médiévales. La vue de l'armorial est assez difficile à orienter car les constructions médiévales n'ont laissé que des traces ténues et les principaux points de repères ont été remplacés sur le site même par des constructions plus récentes (XVIIème et XVIIIème siècle).
Seul le chemin dans l'axe du donjon semble encore exister à sa place ; ainsi le dessinateur placé à droite de ce chemin dirigé du nord-est au sud-ouest regardait-il en direction du sud le quadrilatère orienté selon les angles de la forteresse. Les seules traces de l'ancien château semblent se situer derrière le chevet de l'église où les substructures du rempart à gauche de l'ancienne porte servent encore de mur de soutènement à l'ancienne terrasse.


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